Publié le 02 décembre 2020

ÉNERGIE

Renault va dédier son usine historique de Flins à l’économie circulaire

Le constructeur automobile a décidé de concentrer toutes ses activités liées au recyclage des véhicules et des pièces de rechange sur le site de Flins, dans les Yvelines. Baptisée ReFactory, l’ancienne usine qui produisait en masse de petites citadines se reconvertit à de nouveaux métiers tels que la conversion de véhicules thermiques vers d’autres énergies, le réemploi de batteries électriques, etc. Un pari qui doit permettre de pérenniser le site en France.

Renault usine de Flins Renault Jean Brice Lemal
L'usine de Flins, dans les Yvelines, assemble encore les Renault Zoé et Nissan Micra.
@Jean-Brice Lemal

Vendre des voitures neuves n'est plus l'Alpha et l'Oméga de Renault ! À l'occasion de son vaste plan de restructuration, le constructeur français a décidé de consacrer une partie son activité à l'économie circulaire et au reconditionnement d'anciens véhicules. C'est l'usine emblématique de Flins, dans les Yvelines, qui sera en charge de cette activité. C'est elle qui a produit les modèles les plus vendus de la marque au losange, comme la Clio, la Renault 5 ou la Dauphine.

Cette Re-Factory promet de créer 3 000 emplois à l'horizon 2030. Elle concentrera en réalité plusieurs activités que le groupe a développé de manière morcelée depuis plus d'une quinzaine d'années comme le reconditionnement de pièces détachées de l’usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) qui, elle, ferme ses portes. Ou encore les activités chapeautées par la filiale Renault Environnement, telles que ses deux co-entreprises avec Suez : Indra pour les véhicules hors d’usage, et Boone Comenor Metalimpex, pour la valorisation des rebus métalliques.

Cette restructuration s'inscrit dans le cadre du vaste plan d’économie de deux milliards d’euros lancé par le groupe au début de l’année. Celui-ci prévoit 4600 suppressions de postes en France et la fermeture d’usines. Le site de Flins était dans le viseur. Il produit encore le modèle électrique de Renault, la Zoé, et la Nissan Micra, avec près de 2600 salariés et un millier d’intérimaires. La fin de vie programmée de ces deux modèles, dont les prochaines générations seront assemblées dans d’autres sites du groupe.

Concentrer en un même lieu

La Re-Factory sera ainsi organisée autour de quatre pôles. L’activité "Re-Cycle" héritera de la récupération et de la rénovation de pièces détachées de l’usine de Choisy-le-Roi. Elle gèrera également la déconstruction des véhicules hors d’usage, et favorisera le recyclage, le réemploi et la rénovation des pièces. La concentration en un même lieu doit permettre de densifier les flux de recyclage, espère le constructeur, et donc en améliorer la rentabilité.

Renault va également implanter l’activité "Re-Trofit", consacré au reconditionnement des véhicules d’occasion, notamment en bénéficiant des pièces détachées issues de son activité de recyclage. Le constructeur prévoit aussi de transformer des voitures à motorisation thermique pour des moteurs moins émetteurs de gaz à effet de serre, en ciblant principalement les véhicules utilitaires.

L’activité "Re-Energy" sera consacrée à la seconde vie des batteries des voitures électriques et hybrides. Celles-ci seront réparées sur le site de Flins et pourraient ensuite servir à développer des applications de stockage stationnaire d’électricité.

Enfin, Flins va accueillir des activités de recherche et développement sur le thème de l’économie circulaire, dans le cadre de l’activité baptisée "Re-Start". Incubateur de start-ups, partenariats de recherche avec des écoles et université et formation aux métiers du recyclage seront au programme.

Ces nouvelles activités vont progressivement intégrer le site industriel entre 2021 et 2024, au fur et à mesure de la baisse de production des deux modèles neufs actuels. Dans un premier temps, le constructeur prévoit de réduire la voilure sur les effectifs, qui devraient connaître un point bas autour de 2025 avec environ 2000 personnes. Puis les nouvelles activités doivent prendre le relais et monter en puissance, ce qui permettrait de recruter jusqu’à 1000 personnes d’ici 2030. Pour cela, il faudra toutefois que ce nouveau modèle d’usine fonctionne et trouve un modèle économique soutenable.

Arnaud Dumas, @ADumas5


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