Publié le 06 janvier 2017
ÉNERGIE
Transition énergétique : la course aux énergies renouvelables de la Chine
Face à une pollution devenue intenable au niveau économique, environnemental, sanitaire et social, la Chine doit repenser son mix énergétique, largement dominé par le charbon. Elle investit pour cela massivement à domicile comme à l’étranger dans les énergies renouvelables. Mais les besoins sont colossaux.

Xu Yu / Xinhua / AFP
Cap sur les énergies renouvelables. Alors que la Chine connaît un nouveau pic de pollution qui paralyse une partie de l’activité du pays et provoque indignation et colère au sein de la population, le pays n’a plus le choix. Il doit réduire au maximum sa consommation de charbon pour se tourner vers les énergies propres.
C’est bien le message envoyé par le gouvernement via le dernier plan quinquennal de l’énergie publié hier par l’Administration nationale de l’Énergie.
Outre la réduction du charbon dans le mix énergétique, celui-ci prévoit de consacrer 344 milliards d’euros (2 500 milliards de yuans) aux énergies renouvelables et au nucléaire d’ici 2020. Un investissement qui doit permettre de couvrir les deux tiers de la croissance de la consommation d’énergie sur la période par des énergies non fossiles et du gaz naturel.
Il doit aussi permettre de créer 13 millions d’emplois dans le secteur. Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), celui-ci en compte actuellement 3,5 millions (sur les 8,1 millions dans le monde).
La Chine, leader mondial des investissements dans les énergies propres
Depuis quelques mois, la croissance des investissements de la Chine dans les énergies non fossiles connaît une forte accélération. En décembre dernier, la Commission nationale pour le développement et la réforme annonçait déjà 300 milliards d’euros dans le solaire, l’éolien, l’hydraulique et la géothermie.
En 2015, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement) et Bloomberg New Energy Finance évaluait les investissements de la Chine dans les énergies renouvelables et les technologies associés à plus de 100 milliards d’euros. Ce qui en faisait déjà le leader mondial l’investissement domestique dans le secteur, loin devant les États-Unis.
Et cette course aux énergies renouvelables se joue aussi à l’étranger. Dans un rapport publié ce matin par l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA), la Chine a investi plus de 30 milliards d’euros dans les énergies propres à l’étranger, 60% de plus qu’en 2015 !
"La Chine est bien consciente de l’énorme potentiel commercial des énergies renouvelables. Loin de se borner à faire croître ses investissements domestiques dans les énergies bas carbone à un rythme impressionnant, la Chine accélère aussi son expansion internationale, souligne ainsi Tim Buckley, directeur des études sur la finance énergétique de l’IEEFA. À l’image de la domination exercée par les États-Unis au début de l’ère du pétrole, la Chine est en train de s’affirmer comme le leader mondial des énergies propres".
Pourtant, malgré l’importance des investissements et des ambitions de la Chine en matière de réduction de l’intensité carbone de son économie (-54% en 2030 par rapport à 2010), les énergies renouvelables ne représenteront qu’un peu plus de 15% du mix énergétique chinois en 2020. La part du charbon y sera encore de presque 60%.