Publié le 19 avril 2018
ÉNERGIE
La France doit améliorer sa politique de soutien aux énergies renouvelables selon la Cour des comptes
Dans un rapport publié mercredi 18 avril, la Cour des comptes estime que la France doit renforcer la cohérence, l'efficience et la transparence de sa politique de soutien au développement des énergies renouvelables.

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"Malgré les efforts" entrepris pour assurer le déploiement des énergies renouvelables, la Cour des comptes a constaté "un décalage persistant au regard des objectifs affichés", indique-t-elle dans un rapport réalisé à la demande de la commission des finances du Sénat. Certes, la Cour a noté un déploiement "significatif" des énergies renouvelables au cours de la dernière décennie. Celui-ci a permis de porter leur part dans la consommation d'énergie de 9,2% en 2005 à 15,7% en 2016. Mais rappelons que la France s'est fixé pour objectif de porter à cette part à 23% dès 2020.
Autre point soulevé par la Cour, l’impact de ce développement sur l’industrie française. "Faute d'avoir établi une stratégie claire et des dispositifs de soutien stables et cohérents, le tissu industriel français a peu profité du développement des énergies renouvelables", souligne également le rapport.
Les moyens financiers mobilisés par l'Etat sont pourtant "conséquents", selon la Cour, qui estime les dépenses publiques de soutien au secteur à 5,3 milliards d'euros en 2016. Mais ils bénéficient essentiellement aux énergies renouvelables électriques, au détriment de leurs homologues thermiques. La Cour des comptes recommande ainsi de mieux soutenir ces énergies, en augmentant notamment les moyens du fonds chaleur, qui permet de financer les projets de gaz et de chaleur verte.
Plus de concertation sur la politique énergétique
Par ailleurs, le Parlement devrait être "mieux associé à la définition des objectifs de développement des énergies renouvelables et des volumes financiers de soutien", estime la Cour. Elle estime que l'actualisation de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), débattue actuellement, doit permettre "l'émergence d'une stratégie énergétique plus concertée et cohérente".
Elle a formulé à cet effet une série de recommandations. Par exemple, celle de calculer le coût du mix énergétique programmé et les soutiens publics induits afin d'asseoir les décisions de programmation énergétique sur ces informations. Ou encore la création d’un comité chargé "d'éclairer les choix" du gouvernement concernant la politique énergétique et de mettre en place une "instance de pilotage interministériel".
La rédaction avec AFP