Publié le 24 décembre 2017
ÉNERGIE
[LE CHIFFRE] La consommation de charbon, en recul de 4 % depuis 2014, est historiquement basse
C’est un avenir bien noir qui se dessine pour le charbon. Depuis 2014, la demande mondiale a baissé de 4,2 %. C’est le niveau le plus bas depuis le début des années 90. Et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit que sa consommation stagnera jusqu’en 2022. Une bonne nouvelle si ce n’est que cela ne va pas assez vite. Pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, il faudrait une courbe clairement à la baisse.

Luke Sharrett / AFP
Entre 2014 et 2016, le charbon a poursuivi son inexorable chute. La demande mondiale a baissé de 4,2 %, atteignant des records historiquement bas du début des années 90, explique l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son nouveau rapport, publié le 18 décembre. La consommation de charbon devrait ainsi stagner jusqu’en 2022 et passera alors de 27 à 26 % du mix énergétique global.
Le charbon a de moins en moins la cote au Royaume-Uni, au Canada, mais aussi en Chine ou encore aux États-Unis. En cause, la baisse du prix du gaz, le boom des énergies renouvelables et une meilleure efficacité énergétique. Mais il continue de croître en Inde, au Bangladesh ou encore au Pakistan.
22 milliards d’euros de pertes rien qu’en Europe
"Alors que tout le reste change, la demande mondiale de charbon reste la même, explique Keisuke Sadamori, directeur des marchés énergétiques et de la sécurité de l'Agence internationale de l'énergie. Ceci est un rappel critique qui doit pousser les gouvernements et les entreprises à intensifier leur soutien aux technologies de captage et stockage de CO2. Sans quoi, l'utilisation du charbon sera sérieusement compromise à l'avenir."
Selon le think tank financier Carbon Tracker Initiative, 54 % des centrales au charbon perdent déjà de l’argent en Europe, et elles seront 97 % en 2030 entraînant une perte potentielle de 22 milliards d’euros.
Concepcion Alvarez @conce1