Publié le 28 novembre 2016
ÉNERGIE
Climat : les compagnies pétrolières américaines hors des clous
Dans un nouveau classement du secteur pétrolier et gazier, le CDP (ex Carbon Disclosure Project) pointe un très net écart entre les majors pétrolières et gazières européennes et américaines en matière de stratégie climatique.

Mark Ralston / AFP
En matière de lutte contre le changement climatique, les majors pétrolières et gazières européennes tiennent le haut du classement. C’est ce que révèle un nouveau rapport sectoriel du CDP, une organisation qui analyse les performances environnementales (concernant le climat, la gestion de l’eau et des forêts) soutenue par près de 830 investisseurs représentant près du tiers des actifs placés dans le monde.
Le rapport a analysé 11 majors (1) sur la façon dont elles répondent aux objectifs climatiques, fixés par l’Accord de Paris, en prenant en compte 5 critères : le mix énergétique dans les actifs, la flexibilité du capital, la stratégie et gouvernance climatique, la gestion des ressources et des émissions, la résilience liée à l’eau.
C’est Statoil, la compagnie de l'État norvégien, qui tient le haut du pavé des majors avec des émissions de gaz à effet de serre très faibles pour le secteur. Viennent ensuite l'Italien ENI et le Français Total. En revanche, les Américains Exxon et Chevron ou le Canadien Suncor ferment le peloton. Quant à Saudi Aramco (Arabie Saoudite), Rosnet (Russie) ou Petrochina (Chine), elles sont hors classement, n’ayant pas répondu au questionnaire.
La moitié des émissions mondiales
Ce qui différencie les compagnies européennes de leurs collègues américaines ? Plus d’investissements dans les technologies bas carbone et les énergies alternatives. Moins d’expositions aux énergies risquées (ex : sables bitumineux, off-shore profond ou gaz de schiste). Et une transition vers le gaz.
À l’inverse, le Canadien Suncor, par exemple, doit sa dernière place à sa forte exploitation des sables bitumineux de l’Alberta. Rappelons que l’industrie du pétrole et du gaz fait partie des secteurs les plus intensifs du monde : en comptabilisant l’utilisation de ses produits, elle est responsable de près de la moitié des émissions mondiales de CO2, selon le CDP. Rappelons également que les actionnaires des majors pétrolières sont de plus en plus demandeurs d’informations sur leur façon d’anticiper les risques et les législations découlant de l’Accord de Paris.
(1) 11 majors parmi les 14 majors mondiales ont répondu au CDP.