Publié le 26 juin 2018
ÉNERGIE
Le nucléaire "essentiel à long terme" pour la France, selon Bruno Le Maire
Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire a plaidé pour un "équilibre" entre les énergies renouvelables et le nucléaire, en soulignant que ce dernier resterait "essentiel à long terme" pour la France. Un discours tenu à l’occasion de l'ouverture du World Nuclear Exhibition, un salon du Bourget du nucléaire qui se tient tous les deux ans à Paris depuis 2014.

AFP Eric Piermont
"N'ayez aucun doute : le nucléaire restera essentiel à long terme pour garantir la sécurité d'approvisionnement de notre pays, la compétitivité de notre pays, et l'indépendance énergétique de la nation française", a assuré Bruno le Maire, ministre de l’Économie, lors de l'ouverture de la troisième édition du salon World Nuclear Exhibition (WNE) à Paris.
À l'heure où la France réfléchit à son avenir énergétique, il a aussi plaidé à plusieurs reprises pour "l'équilibre" entre l'atome et les renouvelables. "Nous sommes soucieux, avec le président de la République et le Premier ministre, de cet équilibre entre la filière nucléaire et le développement du renouvelable", a ajouté Bruno Le Maire.
Ces déclarations interviennent alors que la France souhaite à terme réduire de plus de 70 % actuellement à 50 % la part du nucléaire dans la production d'électricité. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement est en pleine élaboration de sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sur un horizon allant jusqu'en 2028.
Ne pas opposer renouvelables et nucléaire
"Cette diversification du mix français doit permettre d'accélérer dans les énergies renouvelables sans pour autant affaiblir notre filière nucléaire", a insisté Bruno Le Maire. "Il me paraît vain d'opposer l'énergie nucléaire et les énergies renouvelables", a-t-il ajouté.
Avant de prononcer son discours, le ministre a longuement déambulé dans le salon pour visiter les stands de champions nationaux comme EDF, Orano (ex-Areva) ou le CEA. Ses propos font suite à des déclarations plus critiques de la part du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, qui a récemment jugé que le nucléaire emmenait la France, et EDF, "dans une dérive".
Bruno Le Maire a aussi estimé que les industriels avaient "une responsabilité importante : être à la hauteur des investissements qui ont été faits par l'Etat dans la filière nucléaire", notamment pour la recapitalisation d'Areva.
Mais "les choses de ce point de vue sont en bonne voie", a-t-il jugé, malgré des retards et des difficultés sur certains chantiers, notamment celui du réacteur EPR construit par Areva en Finlande. "Toutes les leçons doivent en être tirées pour les prochains chantiers, notamment le grand chantier de Hinkley Point", au Royaume-Uni, où EDF doit construire deux EPR, a toutefois mis en garde Bruno Le Maire.
La Rédaction avec AFP