Publié le 15 octobre 2018
ÉNERGIE
Des mesures complémentaires demandées à EDF pour pousser les réacteurs au-delà de 40 ans
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a indiqué qu'elle pourrait demander à EDF des "dispositions complémentaires notables" pour permettre la prolongation de la vie de ses réacteurs de 900 mégawatts (MW) en toute sûreté au-delà de 40 ans.

@ViolettaKuhDPA
Le gendarme du nucléaire doit se prononcer sur la poursuite au-delà de 40 ans de l'exploitation des 34 réacteurs nucléaires de 900 MW d'EDF (sur un total de 58), à l'exception des deux de Fessenheim qui doivent fermer. Pour cela, l'électricien a détaillé dans une note à l'ASN les contrôles et les modifications qu'il entend mettre en œuvre sur ces réacteurs.
"Je considère que les travaux entrepris et les dispositions prévues conduiront à des améliorations significatives de la sûreté des installations et contribueront à l'atteinte des objectifs du réexamen", répond le président de l'ASN, Pierre-Frank Chevet, dans un courrier à EDF. L'électricien assure avoir répondu à la "plupart des demandes".
Certaines demandes en attente
L'ASN demande toutefois aussi des compléments de la part d'EDF. Le programme actuel de vérification de la conformité des réacteurs aux règles "devra être précisé pour que l'ASN soit en mesure de vérifier qu'il répond pleinement aux objectifs du réexamen", indique Pierre-Frank Chevet.
Par ailleurs, la réponse d'EDF "ne fait pas apparaître de façon explicite la prise en compte de certaines demandes déjà formulées par l'ASN portant sur la réévaluation de sûreté", estime Pierre-Frank Chevet. "Certains sujets apparaissent à ce stade de l'instruction comme susceptibles de faire l'objet de demandes de dispositions complémentaires notables", ajoute-t-il.
Il liste par exemple des demandes potentielles concernant la résistance aux séismes ou au feu, ou encore l'épaississement des radiers (dalles en béton sous le bâtiment réacteurs) de certaines enceintes de confinement. La prolongation des réacteurs de 900 mégawatts au-delà de 40 ans fait actuellement l'objet d'une concertation publique, ouverte jusqu'à la fin du mois de mars 2019.
La rédaction avec AFP