Publié le 06 août 2018
ÉNERGIE
Canicule : quatre réacteurs nucléaires mis à l’arrêt pour limiter le réchauffement des cours d’eau
Afin de ne pas trop réchauffer les rivières où les réacteurs nucléaires prélèvent et rejettent l’eau utilisées pour se refroidir, EDF doit moduler la puissance de ses tranches. L’entreprise a même arrêté quatre unités, dont une à Fessenheim.

@VioletaKuhn/AFP
Alors que la France rentre dans ces deux pires jours de canicule lundi 6 et mardi 7 août, EDF se retrouve contraint à moduler la puissance de son parc nucléaire. Ces derniers jours, l’électricien a pris la décision de mettre à l’arrêt quatre des cinquante-huit tranche installées en France. Sont concernées une unité à Fessenheim (Haut-Rhin), deux à la centrale de Bugey (Ain) et un dans celle de Saint-Alban en Isère, a détaillé un porte-parole d'EDF.
Ces centrales prélèvent de l’eau dans le Rhône et le Grand canal d’Alsace pour assurer le refroidissement des réacteurs. En cas de fortes chaleurs, les centrales peuvent moduler la puissance de leurs unités de production "afin de limiter l’échauffement de l’eau prélevée puis restituée au Rhône", explique EDF. C’est même une obligation légale qui est imposées à l’électricien national.
Des pics de consommation en été
EDF n'exclut pas de procéder à de nouvelles baisses de régime dans les jours qui viennent, les deux-tiers du pays étant en vigilance orange canicule. Cette moindre production nucléaire d'EDF intervient en une période où la demande d'électricité est réduite, notamment avec la baisse de l'activité économique liée aux congés du mois d'août.
Même si, on assister ces derniers jours à des pics de consommation estivale dus à l'utilisation de plus en plus importante en France à la climatisation. Désormais, l’été, chaque degré de plus par rapport aux normales de saison entraîne une consommation supplémentaire de 500 MW, soit la moitié d’un réacteur nucléaire. Cependant, le système électrique conserve encore des marges de production et demeure exportateurs vers ses voisins.
EDF met même en avant la flexibilité du parc nucléaire pour assurer la sécurité d’approvisionnement. Alors que l'anticyclone qui stagne sur l’Europe réduit considérablement la puissance éolienne, l’électricien assure sur Twitter que "la flexibilité de nos centrales nucléaires permet de répondre aux besoins en électricité". En revanche, Greenpeace juge que "Face aux canicules et dérèglements climatiques, le nucléaire montre dès à présent sa fragilité et ses limites".
En cette période de #canicule avec une diminution de la production #éolienne, la flexibilité de nos centrales nucléaires permet de répondre aux besoins en #électricité
— EDF Officiel (@EDFofficiel) 2 août 2018
Ludovic Dupin avec AFP