Responsable économie circulaire, juriste RSE, responsable ESG… Voilà les postes qui nous viennent en tête lorsqu’on parle de "métier à impact". Si ces fonctions sont bien en vogue, comme l’a récemment montré le cabinet de recrutement Birdeo, les métiers à impact les plus recherchés au premier trimestre 2023 ne sont pas vraiment dans cette catégorie. "On a une vision faussée. La tendance du marché, ce n’est pas l’Impact officer qui travaille à La Défense", lance Kaelig Sadaune, fondateur de Brawo, une agence de recrutement qui vient justement de publier un baromètre dédié aux métiers à impact.  

Car, surprise, les métiers les plus recherchés sont : ingénieur commercial, technicien de maintenance, chef de projet, technico-commercial, électricien plombier chauffagiste, ouvrier entretien espaces verts, cariste, technicien de maintenance CVC et conseiller clientèle dans des secteurs à fort impact comme les énergies renouvelables, l’économie circulaire, la performance du bâtiment, la protection de la biodiversité et la mobilité durable. 

"Les offres sont dynamisées par le législatif"

"On n’avait pas de photo instantanée de ce que sont les métiers à impact avec une approche systémique. Là on voit que ces métiers concernent tout le monde, du responsable foncier qui va chercher des terrains pour installer des éoliennes à celui ou celle qui en gère la maintenance", explique Kaelig Sadaune. Pour établir ce classement, le cabinet a utilisé l’outil Jobfeed, qui recense toutes les offres d’emploi, en établissant une requête sémantique avec 600 mots liés aux métiers à impact. Au total, Brawo Impact compte une augmentation de 8% du nombre d’offres entre le premier trimestre 2022 et celui de 2023. 

Un constat que le classement de Birdeo, publié en janvier, faisait déjà pour l’année 2022. Le cabinet avait en effet observé une progression de +25% de création de postes de métiers à impact. Les deux études dressent d’ailleurs les mêmes conclusions : ce sont les petites et moyennes entreprises qui tirent la dynamique. Brawo Impact note ainsi que près de la moitié des offres d’emploi proviennent de PME, 35,4% d’entreprises de talle intermédiaire et 14,3% de grandes entreprises. "Le CDI est le contrat de travail le plus largement représenté (63%), c’est ensuite l’interim (16%) puis le CDD (8%)", précise l’étude. 

"On voit que les offres d’emploi sont dynamisées par le législatif", remarque Kaelig Sadaune. La rénovation des bâtiments, liée à l’interdiction de location des passoires thermiques à partir de 2025, est ainsi une filière particulièrement pourvoyeuse d’emplois. Fin 2020, l'Agence de la transition écologique (Ademe) avait estimé que d'ici 2035, 340 000 emplois verts pourraient être créés, malgré la baisse des emplois dans l'énergie fossile. 

Marina Fabre Soundron