Publié le 27 décembre 2022
ÉCONOMIE
En 2022, les géants de la tech sont redescendus de leur piédestal
Elles étaient les véritables stars des marchés financiers en début d’année. Mais les pépites américaines de la tech, de Meta à Amazon en passant par Twitter, n’ont pas résisté au choc des marchés en 2022. Surtout lorsque leurs PDG ont des attitudes erratiques, comme Elon Musk, ou sont soupçonnés de fraude comme le fondateur de la plateforme d’échange de cryptoactifs FTX. À l’occasion de la fin d’année, Novethic vous propose de revenir sur une sélection d’événements marquants.

@CCO
Ils ont commencé l’année au sommet. Mais 2022 a réservé quelques déconvenues aux principaux dirigeants du numérique, qui ont enchaîné les déboires. Dans un environnement de marché perturbé par l’inflation, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, les anciennes stars de la tech n’ont plus la cote. Selon les chiffres compilés par le magazine américain Forbes, les 300 milliardaires de la tech ont ainsi vu leurs fortunes amputées de 1 000 milliards de dollars en un an, après que les marchés les ont propulsés à des niveaux astronomiques.
Elon Musk, patron de Tesla, de SpaceX et de Starlink, en est sans doute l’exemple le plus frappant. Son rachat sur un coup de tête du réseau social Twitter aura donné lieu à un feuilleton rocambolesque tout au long de l’année, pendant lequel il s’est d’abord positionné sur l’acquisition, a réuni les fonds avant de se désister, puis de revenir dans la bataille suite au risque de procès intenté par la direction de Twitter, pour finalement conclure l’opération au mois d’octobre, non sans frasques.
Constat d’échec
L’ex-homme le plus riche du monde enchaîne les décisions erratiques. Entre la réintégration de comptes qui avaient été supprimés en raison de la politique de modération du réseau social, dont celui de Donald Trump, puis le bannissement de membres dont les tweets ont déplu à Elon Musk, difficile de comprendre la véritable stratégie du nouveau dirigeant. Qui a fini par admettre, bon gré mal gré, un constat d’échec en soumettant sa décision à un vote sur Twitter : près de 60% des répondants ont dit souhaiter son départ.
Cette stratégie chaotique a eu des répercussions sur la valorisation du réseau social, mais aussi sur les autres entreprises d’Elon Musk. Tesla, ancienne valeur sûre de la Bourse américaine, voit fuir les investisseurs, inquiets du comportement du dirigeant. L'entreprise a perdu près de 60% de sa valeur depuis le début de l’année. La gouvernance est en cause, l’omniprésence d’Elon Musk étant devenue un problème plutôt qu’une garantie de succès.
La starification des CEO peut devenir un vrai risque de faillite quand elle conduit à ne plus vérifier les fondamentaux d’une entreprise. La chute de FTX, plateforme d’échange de cryptoactifs, cette année en est l’exemple. Sam Bankman-Fried était devenu la figure de proue de la crypto, qu’il disait vouloir réguler. Mais la gestion désastreuse et peut-être frauduleuse de son entreprise ont conduit à la placer en faillite mais aussi à l’arrestation de son dirigeant.
Importantes vagues de licenciements
Les autres entreprises de la tech américaine ont également été prises dans la tourmente des marchés cette année. Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a connu la même dégringolade boursière que Tesla. Les confinements successifs au plus fort de la pandémie de Covid-19 avaient particulièrement profité à la société de Mark Zuckerberg, le commerce et la publicité en ligne ayant connu de fortes progressions pendant cette période. Le fondateur de Facebook a décidé d’investir massivement dans sa technologie immersive, le métavers, pour miser sur cette tendance. Mais l’année 2022 est venue contrecarrer sa stratégie, l’accélération du e-commerce n’ayant pas perduré.
Les déconvenues enregistrées par les géants du numérique se sont traduites par d’importantes vagues de licenciements, inédites pour la plupart de ces entreprises. Meta a ainsi congédié 11 000 personnes, tandis qu’Amazon pourrait se séparer de 10 000 employés. Twitter, de son côté, a licencié brutalement la moitié de ses effectifs.
Arnaud Dumas, @ADumas5