Publié le 24 novembre 2020
ÉCONOMIE
Emmanuel Macron met l’économie française sous assistance pour deux mois de plus
La crise épidémique reflue et comme promis le Président allège un peu les mesures de confinement qui pèse sur la population française. Si les commerces rouvrent, c’est accompagné d’un couvre-feu. Quant aux restaurants, bars, salles de sport et stations de ski devront attendre le 20 janvier. Face au maintien de la paralysie d’une grande partie de l’économie française, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles aides, mais n’a pas donné d’élan au plan de relance.

@Elysée
"Le pic de la seconde vague de l'épidémie est passé (...) Nos efforts, vos efforts ont payé". C’est la très bonne nouvelle annoncée par Emmanuel Macron mardi 24 novembre. Mais pas question de reconduire l’erreur du déconfinement immédiat de mai dernier. Il avait amené à une nouvelle flambée de la maladie dans les semaines qui avaient suivi. Ainsi, le Président de la République annonce un allégement très lent des contraintes sur les libertés individuelles.
Ainsi dès samedi 28 novembre, "les déplacements pour motifs de promenade ou physiques en extérieur seront désormais permis dans un rayon de 20 kilomètres et pour trois heures" et "surtout les commerces (non-essentiels) vont pouvoir rouvrir jusqu’à 21h". À partir du 15 décembre, un couvre-feu de 21 heures à 7 heures du matin sera mis en place et les lieux de cultures rouvriront à leur tour. En revanche pour les salles de sport et les restaurants, il faudra attendre jusqu’au 20 janvier.
Nouvelles aides pour tenter de compenser la fermeture
Pour les bars et les discothèques, ce sera encore plus tard. Une large partie de l’économie va encore rester à l’arrêt pour deux semaines à deux mois selon les cas. En conséquence, le Président annonce une série de nouvelles aides pour les secteurs d'activité qui n'auront pas été autorisés à rouvrir. Jusqu'au 20 janvier, les entreprises concernées pourront ainsi se voir verser 20 % du chiffre d'affaires de l'année 2019, si cette option leur est préférable à l'aide forfaitaire de 10 000 euros.
Cette mise sous assistance de l’économie française va peser lourd pour bâtir un pays plus résilient. "La crise (économique) va vraisemblablement encore s'aggraver", explique le Chef de l’État. Et s’il promet que le plan de relance de 100 milliards d’euros "permet de préparer l’avenir de notre économie en créant des emplois dans les secteurs nouveaux, en les développant", on peut se demander s’il est suffisant pour faire survivre une économie qui a dépassé sa capacité de résistance.
Les jours heureux
Le Secours Catholique annonce que la situation économique menace de faire basculer 10 millions de Français dans la pauvreté. Les jeunes et les étudiants sont massivement en situation de précarité et la santé mentale des Français vacille. Autant de facteurs aggravants de la crise économique, ce qu’Emmanuel Macron reconnaît tout à fait. Il a rappelé que la France doit aussi "affronter le terrorisme, affronter la crise climatique et celle des inégalités".
Son ton grave changeait radicalement de celui d’avril dernier, alors que le Président de la République invoquait les "jours heureux" pour "nous réinventer". "Je suis optimiste car toute crise comporte une part de progrès, une part d’espérance", veut-il croire encore. L’étincelle pour que les Français partagent cet espoir reste à être allumée.
Ludovic Dupin @LudovicDupin et Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT, Directrice générale de Novethic