Publié le 04 novembre 2022
ÉCONOMIE
L'emploi à impact, nouveau critère d'excellence des écoles
ChangeNow publie pour la deuxième fois son classement des écoles engagées dans la transition écologique. Alors que les étudiants, comme le gouvernement, attendent une préparation d'excellence sur le sujet, de nouvelles écoles ont rendu leur copie. Mais pour briller dans ce nouveau classement, les transformations doivent être profondes.

@Andrea Piacquadio / Pexels
C'est un classement qui rebat les cartes de l'excellence telle que définie jusqu'ici. Réalisé par ChangeNow et Les Echos Start, le classement des écoles engagées, publié jeudi 3 novembre pour la deuxième année consécutive, répond à l'envie croissante des étudiants de se préparer à des emplois à impact positif. Ainsi, HEC et Polytechnique, en tête dans le classement des grandes écoles du Figaro, ne figurent pas sur le podium.
La 2e édition du Classement ChangeNOW - @EchosStart sort aujourd’hui ! Félicitation à l’@ESSEC Business School et @engees_ecole Strasbourg, qui arrivent en tête !
Découvrez le classement dès maintenant : https://t.co/e39x8kDqvo pic.twitter.com/AR1vY1fDL1— ChangeNOW (@ChangeNOW_fr) November 3, 2022
C'est l'Essec Business School qui arrive à la première place des écoles de commerce, suivie de la Montpellier Business School et de l'Ecole de Management de Lyon. HEC arrive douzième. L'Ecole Nationale du Génie de l'Eau et de l'Environnement de Strasbourg arrive en tête des écoles d'ingénieur, suivie de l'Ecole Centrale de Lyon et de l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace. Polytechnique n'a pas participé au classement.
"Nouvelle norme"
L'objectif visé ici est que "les critères d'engagement dans la transition écologique" deviennent "la nouvelle norme au sein des grandes écoles et plus globalement au sein des établissements d'enseignement secondaire" explique Catherine Saire, associée du cabinet Deloitte Sustainability, en charge de l'audit.
De nombreux indicateurs sont passés au peigne fin. La présence de sujets à impact dans les programmes de formation compte le plus. Ainsi, l'Isae-Supaero, préparant pourtant à un secteur fortement émetteur de gaz à effet de serre, arrive sur le podium grâce à de nombreux cours sur les sujets environnementaux. "L'école doit être un acteur de la décarbonation de l'aviation", expliquait son directeur Olivier Lesbre aux Echos Start. Le devenir des diplômés dans des secteurs à impact positif et le dynamisme des associations étudiantes sur les sujets à impact sont également pris en compte, mais avec un coefficient moindre du fait de la difficulté de mesure.
Ce classement met ainsi en lumière les progrès réalisés par les écoles en faveur de la transition écologique et sociale. "Désormais, les écoles quantifient le nombre d'alumni qui travaillent dans le secteur de l'impact" illustre Agathe Duliscouet, cheffe de Projet chez ChangeNow. Au total, 54 écoles ont remis leur copie, avec cette année 14 nouvelles écoles d'ingénieur et de grandes écoles de commerce telles qu'HEC et l'EDHEC. Une croissance qui témoigne de l'implication grandissante des écoles.
"La refonte profonde des enseignements rarement engagée"
Mais des efforts sont encore à faire. "Si les rentrées climat se sont multipliées un peu partout, souvent en mode événementiel, la refonte profonde des enseignements est, elle, plus rarement engagée" nuance Clémence Vorreux, coordinatrice enseignement supérieur au Shift Project, interrogée par les Echos Start. Les transformations nécessaires sont en effet profondes.
"On parle de climat, mais aussi de biodiversité, des aspects sociaux et économiques de la transition. Comment prépare-t-on les étudiants à vivre dans le monde qu'ils connaîtront dans 10, 20 ou 40 ans ?" décrit au micro de RFI le climatologue Jean Jouzel, auteur en 2021 d'un rapport pour le gouvernement montrant l'importance de former tous les jeunes à la transition écologique.
L'annonce, le 20 octobre dernier, par Sylvie Retailleau, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche, de rendre obligatoire un "socle de connaissances et de compétences globales et pluridisciplinaires" à la transition écologique pour tous les étudiants "d'ici 2025", devrait permettre d'accélérer le changement.
Fanny Breuneval @BreunevalFanny